Dans sa conférence de presse sur la crise énergétique lundi, le Président de la République Emmanuel Macron a formulé plusieurs contre-vérités, approximations ou mensonges. Comme président de la Commission locale d’Information et de Surveillance (CLIS) du CNPE de Fessenheim, je tiens à en remettre quelques-uns au clair.
1 – Il n’y avait plus de travail de maintenance depuis 5 ans : MENSONGE
Entre 2012 et 2019 700 millions d’Euros ont été investis dans la centrale pour la maintenir au plus haut niveau de sûreté. 300 millions d’Euros ont été investis dans les 4 seules dernières années de fonctionnement. Cet engagement a permis de dire à l’ASN que la centrale était une référence dans le parc électronucléaire français. Ces investissements colossaux étaient de plus rentables, même sur la petite période de fonctionnement restant.
2 – Fessenheim est la centrale la plus vieille de France : ARNAQUE
Les deux réacteurs de Fessenheim ont été mis en service en 1978 c’est à dire 43 ans avant leur arrêt définitif.
En 1979, 3 réacteurs du Bugey ont été mis en service. Si on suit la logique de « la plus vieille centrale de France » ils auraient dû fermer en 2021. En 1980 ce sont 6 réacteurs qui ont été mis en service, suivant cette même logique, ils auraient donc dû être mis à l’arrêt cette année. En 1981 ce sont 8 réacteurs qui ont été mis en service et qui, suivant toujours la même logique du « plus vielle centrale de France » devraient fermer en 2023. Est-ce qu’on continue ? La réalité c’est que le choix de fermer Fessenheim n’était en rien un choix technique !
3 – La décision était engagée et ne pouvait plus être changée : FAUX
Après leurs dernières visites décennales, les deux réacteurs de Fessenheim disposaient d’une autorisation de produire respectivement jusqu’en 2020 et 2022. Pour poursuivre leur exploitation au-delà, les réacteurs auraient dû entrer dans le processus d’une nouvelle visite décennale. EDF préparait déjà en 2018, le dossier des VD4 (4ème visite décennale) pour l’ensemble de la tranche des réacteurs de l’âge de Fessenheim. Il ne restait donc plus qu’à décliner sur les réacteurs alsaciens. Cela était tout-à-fait possible en 2 ans. Jusqu’en juin 2018, le choix de poursuivre l’exploitation de Fessenheim aurait donc pu être pris. Pour plus de détails, n’hésitez pas à vous reporter à mon rapport parlementaire.
4 – Fermer Fessenheim était un choix rationnel : MENSONGE
Ni la sureté, ni la sécurité, ni la rentabilité ne manquaient à Fessenheim. Sa fermeture était un choix politique. Celui de l’asservissement de la souveraineté énergétique française aux intérêts économiques et politiques de nos voisins allemands. Celui également de la réalisation d’un accord politique inique conclu en 2011 entre le PS et EELV.
Tout démontrait l’incohérence de ce choix en 2011, en 2017, en 2018 comme en 2020. Tout, depuis, ne fait que ces choix sont une catastrophe pour la France. Depuis 10 ans, pour faire de la politique politicienne, les gouvernements successifs auxquels Emmanuel Macron a participé ou qu’il a dirigés ont fait des choix qui rognent nos marges de sûreté et de sécurité. Nous voilà aujourd’hui dans une situation où le gouvernement demande à EDF de rogner sur des mesures essentielles de sûreté pour assurer l’approvisionnement dans les prochains hivers.
Dans les prochaines semaines, nous continuerons à chercher à expliquer l’absurdité des choix énergétiques faits depuis 10 ans, et nous en trouverons les responsables !
OUI Emmanuel Macron, sur Fessenheim, je viendrai vous chercher !
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