Le député Raphaël SCHELLENBERGER a présenté ses voeux aux élus, corps constitués et forces vives de la 4e circonscription du Haut-Rhin le samedi 28 janvier.
Lors de cette cérémonie, il a eu le plaisir d’offrir la médaille de l’Assemblée Nationale à 4 personnalités exemplaires de la circonscription :
– Georges WALTER, qui a apporté ses connaissances techniques et piloté avec brio les nombreux dossiers environnementaux du Département du Haut-Rhin de 1999 à 2022.
– Jean-Pierre MEHR, qui faisait partie des tous premiers de la Brigade Verte d’Alsace à arpenter les sentiers haut-rhinois.
– Céline RUTLER, dynamique présidente du Véloclub Soultzia et arbitre internationale de vélo, dont le parcours fait rêver les jeunes générations de cyclistes
– Elvire CHARRE, l’une des rares femmes à diriger une centrale nucléaire en France, qui suit avec précision et bienveillance le démantèlement de l’une des plus belles centrales EDF de France.
Retrouvez ci-dessous le discours qu’il a prononcé :
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Voilà donc 3 ans, depuis le 25 janvier 2020, que nous ne nous sommes pas retrouvés sous cette forme, pour une cérémonie de Vœux.
Trois années marquées par de profonds changements. 5 élections d’abord : municipales, départementales avec les premières élections à la Collectivité Européenne d’Alsace, régionales, présidentielles et enfin législatives.
Trois années marquées, surtout, par cette crise sanitaire qui continue, à certains endroits du monde, de déterminer le quotidien.
Sans redire tout ce qui a déjà été dit, au moment où notre société est en train de chercher à retrouver ses marques, à rappeler le fondement de son modèle de solidarité et de coopération, ses espaces de liberté et ses règles de vie commune, je veux néanmoins rappeler le sentiment de responsabilité et la stupéfaction qui nous a tous saisis ce mois de mars 2020.
Ici, dans le Haut-Rhin, dès la fin du mois de février, nous connaissions une vague d’hospitalisations inédites à l’hôpital de Mulhouse. Cela conduira le préfet du Haut-Rhin à interdire tout rassemblement de plus de 50 personnes. A partir de là, tout s’est accéléré. Tout a changé. Quelques jours plus tard, nous étions 20 députés dans l’hémicycle, portant de façon exceptionnelle les voix de tous nos collègues, pour voter un texte inédit laissant des pouvoirs inenvisagés à un gouvernement en temps de paix. Nous étions 14 parlementaires, réunis pendant 6 heures en Commission Mixte Paritaire pour définir les équilibres de cette loi qui nous effrayait tous.
Ce souvenir reste incontestablement le plus marquant de mon premier mandat de parlementaire. Celui d’une responsabilité effrayante. Celui sincère aussi, de contribuer à gérer la crise de façon dépassionnée, avec le seul sens de l’intérêt général et de la protection de nos compatriotes en tête. Nous ne savions pas.
Alors nous voilà engagés dans 2 mois de confinement. Redécouvrant le rôle essentiel des services publics. Redécouvrant la vocation nécessaire à l’exercice des métiers du soin. Espérant que le monde d’après aurait changé et dessinerait de nouveaux espoirs.
Et le temps a passé. Et le consensus initial de la gestion de cette crise s’est progressivement délité sur une volonté de concentration du pouvoir toujours plus forte.
La nécessité initiale d’agir vite a progressivement glissé vers la simplicité de tout gérer seul. Le gouvernement a progressivement oublié que pour des mesures si fortes, il faut produire un consensus large. Que ce consensus ne peut être produit par la peur.
Si je partage ce souvenir avec vous, ce n’est pas pour ressasser, bien au contraire. C’est simplement pour vous livrer les fondements de mon engagement comme parlementaire aujourd’hui. J’ai cette conviction profonde que notre pacte de société doit être refondé et nécessitera un travail permanent d’écoute et de réforme en profondeur.
Avant de revenir sur la seule année écoulée, je souhaite partager avec vous un second souvenir de ces trois années écoulées. Il nous ramène lui aussi en 2020. En février et en juin, avec l’arrêt définitif successif des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim.
Je veux redire, après avoir mis à l’honneur Elvire Charre, toute mon admiration pour les agents qui ont fait de cette centrale la plus sûre du parc français. La plus performante, et ce, jusqu’à ses dernières heures de fonctionnement.
Comme hommage, je veux simplement partager avec vous cette anecdote acide. Le vendredi 26 juin, au matin, la foudre a frappé le réacteur n°2 du CNPE de Fessenheim qui est encore en fonctionnement, alors que le premier a été définitivement arrêté 4 mois plus tôt. Toutes les mesures de sûreté fonctionnent bien et le réacteur s’arrête automatiquement. Nous sommes à moins de 3 jours de la date prévue de son arrêt définitif, et pourtant le RTE demande à ce que le réacteur soit remis en marche pour permettre au réseau national et européen de tenir.
Les agents EDF du CNPE de Fessenheim feront alors tout pour le relancer, dans la journée, à 48h de son arrêt définitif. En juin 2020, l’arrêt des deux tranches de la centrale nucléaire alsacienne avait déjà mis notre réseau en difficulté.
Voilà ce souvenir de l’abnégation, de la fierté et de l’engagement des équipes d’EDF qui me revient à chaque fois que je traverse, Chère Elvire, cette salle des machines désespérément silencieuse.
Mais notre rôle d’élus et de responsables politiques est de penser l’avenir. Nous nourrir de l’histoire pour construire de l’espérance et collectivement nous faire avancer. De ce point de vue, 2022 a été une année très riche. Particulièrement dense pour les députés avec les élections législatives du mois de Juin.
2022 a évidemment été une année particulière animée, sur le plan politique, par les élections présidentielles puis législatives.
Toutes deux nous ont démontré, une fois de plus, que la réalité est souvent plus créative encore que l’imagination.
Pour un candidat, une année électorale n’est jamais une année semblable aux autres. A l’insouciance d’une campagne menée en 2017 avec des convictions et de l’engagement, s’est progressivement ajouté un sentiment de responsabilité fort. La campagne des élections législatives, il y a 6 mois, a encore une fois été un moment riche, dense et fort en rencontres, en échanges et en émotions.
Ces moments nourrissent la vie d’un élu. Ils sont exigeants, parfois difficiles, mais tellement stimulants et essentiels. Mais cette campagne avait une saveur particulière. Elle était accompagnée d’un sentiment de gravité quant aux défis à relever pour notre pays, au milieu de candidats qui, sans mépris pour leur démarche, n’en avaient pas conscience.
C’est bien la première fois depuis que je suis engagé en politique, que j’ai eu le sentiment de faire campagne sans croiser mes concurrents, sans les entendre, sans les voir. Mais il existe chez les citoyens une fascination pour l’inconnu qui rend le silence attirant !
Toujours est-il que le souvenir le plus marquant restera donc ce 19 juin. Après 2 mois d’une campagne intense, qui a été un véritable travail d’équipe, nous avons réussi à convaincre une large majorité des habitants de notre circonscription. Je veux leur redire à quel point je suis reconnaissant de la confiance qu’ils m’ont témoignée et à quel point je prends la responsabilité qu’ils m’ont confiée, au sérieux.
Je veux remercier encore une fois toute mon équipe. Celle de ceux qui se sont engagés quotidiennement dans la campagne : Karine, comme suppléante, Mélanie, comme directrice de campagne, Audrey en dehors de ses horaires de collaboratrice, Maurice pour son fidèle soutien de mandataire, Antonin et Donatien qui étaient là tous les jours, Linda et tous les militants qu’il m’est impossible de nommer individuellement.
Mais surtout de façon plus personnelle mes proches et ma famille qui n’ont jamais failli à me soutenir, ou juste à me faciliter la vie dans une période qui n’est jamais simple. Quand on fait de la politique, on oblige celles et ceux qui partagent notre quotidien à en faire aussi, qu’ils l’aient choisi ou non. Je veux leur dire à quel point j’en ai conscience, et à quel point je leur en suis reconnaissant !
La politique est un engagement permanent. C’est aussi et surtout un engagement du temps long. Celui de vouloir changer durablement les choses pour améliorer le quotidien dans nos territoires, pour ceux qui y vivent.
Mon engagement ne cherche donc pas à changer vite le superficiel, mais à améliorer les choses en profondeur.
Sur le terrain d’abord, autour de nombreuses priorités.
Comment, ici à Vieux Thann, ne pas commencer par ce défi global que représentent les mobilités dans nos vallées, et particulièrement dans la vallée de la Thur ?
Je veux d’abord vous assurer qu’avec Annick Lutenbacher, nous partageons une vision globale de ce défi. Nous ne cèderons pas aux solutions parfois populistes qui hypothèqueraient l’avenir de notre territoire. Les solutions simplistes et facilement résumées dans un titre de journal sont rarement efficaces. Alors nous portons une vision à 360 degrés qui prend en compte les spécificités des vallées, la décarbonation de nos moyens de transport, la nécessité de continuer à promettre de la liberté à tous et la possibilité d’accélérer encore le développement du transport collectif et notamment du rail.
Ainsi le « barreau » de Vieux-Thann est enfin dans sa phase de chantier. La première moitié sera mise en service d’ici l’automne et l’intégralité livrée dans un peu plus d’un an. Enfin.
Avec la ville de Vieux-Thann, nous travaillons à accompagner l’arrivée de ce nouvel axe routier et cyclable avec l’ouverture vers le Sud de la gare de Vieux-Thann ZI. Avec Thann, nous allons travailler aux conséquences en matière de changement de plan de circulation et notamment sur le réaménagement de l’entrée de l’avenue Pasteur.
Nous allons également lancer un diagnostic technique des carrefours à feu de la conurbation de Vieux-Thann à Willer sur Thur. Certains diront, pourquoi cela n’a-t-il pas été fait avant ? je leur répondrai que nous avons là la démonstration que le mode d’organisation de nos compétences (que nous décidons à l’Assemblée nationale) a des conséquences immédiates dans ce dossier.
En effet, si la RD1066 est désormais de la compétence de la Collectivité Européenne d’Alsace, elle ne l’est finalement que depuis quelques mois. Les carrefours à feu restent cependant la compétence des communes, et donc des Maires. Il est beaucoup plus facile de faire avancer un tel dossier lorsque le chef de file est en proximité, plutôt que perdu dans un ministère. Ainsi nous avons ici la chance de très bien nous entendre entre élus et de pouvoir faire avancer ce dossier.
Ce diagnostic qui sera rendu d’ici au printemps permettra alors de mettre en place progressivement une stratégie de gestion du trafic intelligente qui conjugue fluidité du trafic sur la RD1066 et fonctionnement interne des communes qui, rappelons-le, sont toutes coupées en deux par un axe routier, qui voit circuler plus de 20 000 véhicules par jour. Les premiers à payer le prix de ces nuisances, ce sont les riverains, nous devons tous en avoir conscience.
L’année 2023 sera également celle de l’adoption du Plan de Gestion de Trafic, dont le projet est né après un accident majeur à Moosch, qui avait coupé le reste du monde de la vallée de la Thur, il y a quelques années. Là aussi, c’est le transfert du portage de ce dossier à la CEA qui a permis son avancée.
Enfin, le projet phare est évidemment la dénivellation du passage à niveau du centre-ville de Thann. Je veux redire à quel point je suis convaincu que ce projet changera en profondeur l’image de toute la vallée. Redonnant à Thann, qui abrite nos deux joyaux, la collégiale Saint Thiébaut et LE MEILLEUR Grand cru du monde, son phare et son attractivité.
2023 sera l’année durant laquelle nous définirons correctement avec la ville, les objectifs et le plan de circulation interne à Thann, qui accompagneront la dénivellation. A la fin de l’année, la SNCF a déjà annoncé avoir réservé du temps de travail pour mener les études techniques qui lui incombent.
Sur ce dossier qui consistera un défi majeur, je veux partager avec vous une méthode claire. Celle d’un procédé industriel. Des RDV réguliers avec des objectifs et un calendrier que nous suivons au jour le jour. On joue carte sur table et on évalue l’atteinte des objectifs de façon très régulière en communiquant sur ce qui fonctionne, et ce qui doit être revu ou amélioré.
Cette communication sera publique et transparente grâce notamment à une page sur mon site internet. Ainsi, chacun pourra en suivre l’évolution, et ce sont les citoyens qui seront les garants du succès de ce projet !
Ces projets sont des étapes, et je veux partager avec vous ma conviction. Le rail est arrivé en France par la ligne Thann-Mulhouse. Cet axe a été le vecteur du développement de l’industrie textile et chimique. Notre territoire a encore beaucoup à apporter à la France, à la Science, à l’Industrie.
Au-delà de ce canton, dans lequel je cumule ma fonction de député avec celle de conseiller d’Alsace, je suis avec la plus grande attention tous les dossiers majeurs de la circonscription et tous les acteurs qui, à un moment ou à un autre, ont besoin d’un relais au sein d’un ministère, dans une administration, ou de faire évoluer une disposition règlementaire ou légale.
Cette attention toute particulière est permise grâce au lien de confiance et de transparence qui s’est progressivement construit, depuis 5 ans, avec tous les acteurs du territoire : associations, entreprises, collectivités.
Evidemment, dans la 4ème circonscription du Haut-Rhin, deux dossiers nécessitent une attention toute particulière.
Celui de Stocamine d’abord. Le gouvernement précédent n’a cessé, durant 5 ans, de jouer la montre. Cette stratégie se poursuit malgré un double discours entretenu par les soutiens locaux du gouvernement. Je veux redire toute ma détermination sur ce dossier tout en partageant avec vous aussi mes inquiétudes quant à l’évolution des galeries au fond de la mine.
Au-delà du combat fort en symbole pour la poursuite d’un déstockage, ma préoccupation est celle de parvenir à mettre en place une organisation durable, solide et sérieuse du contrôle. Contrôle des travaux qui seront à mener dans tous les cas. Contrôle également des conséquences sur le temps long. Cette organisation devra également veiller à transmettre dans le temps la mémoire de ce qu’il s’est passé ici. Stocamine ne peut pas être un dossier qu’on enterre rapidement pour tourner la page. Cela doit rester une cicatrice visible qui conserve toute notre attention. C’est à ce prix, et seulement à ce prix, que nous pourrons sécuriser les générations futures.
Fessenheim ensuite. Je reviendrai plus tard sur les questions de l’ordre de la stratégie énergétique. Je veux pour le moment d’abord vous parler du site. Comme président de la Commission Locale d’Information et de Surveillance d’abord, je veux vous dire que, même si la centrale n’est plus en fonctionnement, j’ai substantiellement augmenté le nombre des réunions de la CLIS.
Cela nous permet d’avoir plus de temps pour aborder les sujets en profondeur. Ces réunions, autant que possible, sont publiques. Il n’y a rien à cacher. D’ailleurs cela a permis de contribuer à démystifier de nombreuses questions. Pour toutes les raisons que nous avons déjà abordées… La démonstration continue d’être faite de l’incohérence de la décision de fermer la centrale et de l’exemplarité professionnelle des agents de l’exploitation. Je veux leur redire toute mon admiration.
Aujourd’hui le CNPE à l’arrêt de Fessenheim est devenu un lieu d’innovation majeur dans l’industrie nucléaire, et les agents EDF qui y travaillent font chaque jour la démonstration de l’excellence de la filière électronucléaire française et de la maitrise pleine et entière de la technologie, depuis l’extraction de l’uranium jusqu’au démantèlement des centrales, sans laisser de trace.
Chère Elvire, vous êtes en train, grâce à votre travail, de retirer un argument supplémentaire à tous les idéologues qui ont conduit à la fermeture de la centrale de Fessenheim. Si cela ne nous rendra pas les 1800 MW qui manquent cruellement cet hiver, cela reste une vraie satisfaction pour toute la filière !
Au-delà du démantèlement, je m’engage également pleinement pour que le site EDF de Fessenheim reste un lieu de production d’électricité. La période que nous traversons nous rappelle à quel point cela est essentiel ! Pour notre portefeuille mais surtout pour notre compétitivité industrielle et économique.
Ainsi, j’espère que 2023 sera une année déterminante pour le lancement du projet de Technocentre EDF à Fessenheim, qui sera une pierre supplémentaire à l’exemplarité technique et environnementale alsacienne. Je m’engagerai également, aux côtés de Claude Brender, pour que le site de Fessenheim devienne celui de l’innovation en matière de production d’électricité avec l’accueil, pourquoi pas, comme dans les années 1970, des premiers exemplaires des SMR, ces petits réacteurs modulables, qui seront l’avenir de la transition et de la décarbonation à l’échelle du monde !
Au-delà de ces dossiers emblématiques, le rôle d’un député élu d’une circonscription, en quelque sorte, c’est d’être le défenseur des intérêts de son territoire. Dit en français cela fait bien. Si je traduis en Anglais cela donne « être le lobbyiste de sa circonscription ». C’est moins à la mode, mais je le fais avec beaucoup de conviction car je retrouve dans notre circonscription tout ce qui donne du sens à mon engagement !
Lorsque nous parlons de transition environnementale et de décarbonation je retrouve de formidables projets dans toutes les industries du territoire.
Lorsque nous parlons formation et emploi, je rencontre des artisans engagés et passionnés dans la transmission de leur savoir-faire d’exception.
Lorsque nous parlons solidarité et citoyenneté je retrouve des bénévoles et des associations admirables d’abnégation !
Ces rencontres, ces échanges, cette confiance construisent également ma vision de l’Alsace et amplifient la conviction qui m’anime depuis longtemps sur le supplément d’âme de notre région.
L’Alsace n’est pas un territoire comme les autres. Mais le dire et le répéter sans le comprendre et sans l’incarner, est contre-productif. L’Alsace est bien plus qu’un argument politique. L’Alsace est plus qu’une promesse électorale.
L’Alsace c’est une façon de s’intéresser à l’autre et d’accueillir sa différence.
L’Alsace c’est une ouverture au monde et l’envie d’inventer et d’innover.
L’Alsace c’est ce pas de côté pour surprendre, mais aussi pour adopter un autre point de vue. Ce pas de côté, parfois, c’est celui de la langue.
Tout cela, ce ne sont pas des discours politiques. Ce sont des attitudes, des méthodes, parfois juste des mots. Alors avant les promesses institutionnelles, il y a le réel. Les institutions politiques, elles, n’auront pas d’autre choix que de se caler sur le réel si elles veulent être utiles et efficaces.
Je ne déconsidère pas les débats sur le mode d’organisation institutionnel de l’Alsace. Bien au contraire, c’est ce débat et ce projet qui, en leur temps déjà, avaient défini mon choix de formation universitaire. J’ai d’ailleurs, avec Patrick Hetzel, dès le 20 juin dernier, premier jour de la nouvelle 16ème législature, déposé une proposition de loi pour rendre à l’Alsace tous les moyens institutionnels nécessaires à son développement.
Alors je ne déconsidère pas ce débat, mais ce n’est qu’un débat sur le fonctionnement des institutions politiques. Mon travail, c’est celui d’agir sur le réel qui précède toujours les institutions politiques et finit par les contraindre. Ce n’est que le réel qui façonne les institutions, qui transmettent dans le temps.
C’est en ce sens qu’au niveau de la Collectivité Européenne d’Alsace, j’ai souhaité m’engager plus spécifiquement sur les questions culturelles, car c’est cela qui fixe notre contrat de société local et donc la structuration de nos interactions, de nos échanges, de notre économie et même de l’aménagement de notre territoire.
Ce que j’ai résumé comme « La Voix de l’Alsace » en juin dernier constitue en soi un programme complet. Le rapport au travail, le rapport à l’engagement associatif, le rapport à notre environnement.
Quelle fierté de représenter un territoire qui a été au cœur des bouleversements qui ont façonné le monde occidental. Nous sommes dans le bassin de vie qui l’a le plus permis. Par la diffusion industrielle des connaissances, grâce à l’imprimerie de Gutenberg inventée à Strasbourg. Cette diffusion qui a été concentrée et a donné naissance à ces échanges intellectuels entre universitaires du Rhin Supérieur, que nous avons appelés les humanistes. Ces réflexions qui ont façonné l’évolution de notre rapport au religieux et permis l’émancipation de la science. Cette émancipation qui a conduit à des inventions toutes exceptionnelles et elles aussi nées dans notre beau territoire : mécanique, micro-mécanique, chimie, santé, science du vivant. Voilà autant d’apports de l’Alsace au monde. A l’origine de tout, il y a le savoir, sa discussion et sa diffusion.
Ces éléments infusent chacune de mes prises de position. Chacune de mes actions, chacun de mes votes, tel une évidence. Pas besoin donc d’en faire des tonnes. Il faut simplement faire. Agir plutôt que parler. C’est ça l’identité alsacienne.
Schàffa, schàffa, Hïssla boïa un net nùr d’ Maïdla schàïa ! (adage alsacien)
Travailler donc. Voilà un sujet qui sera à l’ordre du jour des débats dans les prochaines semaines à l’Assemblée Nationale.
Car c’est bien cette préoccupation, celle de la valeur travail, que nous devons remettre au cœur de notre débat sur le système des retraites. Depuis la mise en place de notre système de retraite par répartition, notre société a profondément changé. Nous devons en tirer les conséquences, tout en gardant à l’esprit les valeurs et le sens de cet outil de solidarité nationale.
D’abord à quoi sommes-nous attachés ? Au travail. Au sens du travail, dans une société. Et c’est pour remercier une vie de travail que la société garantie une retraite.
A la répartition ensuite. Car même si Emmanuel Macron a voulu casser ce système de solidarité entre les générations au cours du mandat précédent, il comporte de nombreux atouts !
La solidarité intergénérationnelle, qui a intrinsèquement ses avantages d’abord. Mais aussi l’absence de financiarisation. Evidemment, l’idée de certains pays peut être attirante. Et si chacun de nous payait seulement pour lui-même ? La réalité c’est que ce sont justement ces systèmes de retraites par capitalisation qui ont rendu le monde fou ces dernières décennies. Ce sont justement les fonds de pension américain qui ont demandé des rendements impossibles à nos industries et détruit des emplois. Ce sont ces fonds de pension qui ont créé les bulles spéculatives qui ont provoqué la crise de 2008. Peut-être même que l’excès de liquidité qu’ils provoquent ne sont pas non plus totalement étrangers dans les emballements des prix de l’énergie.
Et ces fonds de pension, ce ne sont pas les placements des riches capitalistes, contrairement à ce que voudrait nous faire penser la gauche. Ce sont les sommes des petites épargnes pour les retraites des travailleurs qui, mises bout à bout, génèrent des masses financières qui dérèglent le système.
Alors je suis attaché à la répartition.
La réforme proposée par le gouvernement a donc ce mérite, je le lui reconnais. Contrairement au projet porté en 2017 par Emmanuel Macron, il n’est plus question de casser la répartition. Mais il n’aime pas ce système et il le réforme donc, contraint… Et cela se ressent dans les nombreuses injustices que le projet comporte.
D’abord sur le questionnement qui devrait animer notre réflexion en profondeur sur la retraite des femmes. Car deux choses se conjuguent : notre société a évolué dans sa conception de la famille et de l’égalité homme/femme et tant mieux. Et notre système de retraite a également progressivement été réformé. Mais il y a aujourd’hui des contradictions criantes dans la conjugaison des carrières, des reversions et de notre vision de la pension. Tout n’est pas à repenser, mais nous devons prendre le temps de réfléchir sereinement à cette question. Ce sera pour moi un point essentiel de mon attention dans le débat qui s’ouvre la semaine prochaine.
Il y a ensuite cette question essentielle de la valeur travail. C’est en ce sens qu’avec plusieurs collègues je défends l’idée que c’est la durée de cotisation qui doit progressivement devenir la référence pour déclencher la retraite. Lorsque je dis cela, ce n’est pas du populisme, ce n’est pas une non-réforme que nous portons. Au contraire… C’est même une réforme très exigeante.
Mais je ne supporte pas cette idée née de la volonté de faire une réforme difficile pour les avantages en matière d’affichage politique, de vouloir jouer seulement sur l’âge de départ à la retraite. Car cela a pour effet, encore une fois, de demander toujours plus à ceux qui travaillent depuis leur jeune âge, qui n’ont jamais cessé de travailler et qui ne se sont jamais posé la question de profiter du système. La réforme portée par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne conduit à en demander toujours aux mêmes !
Alors il y a des réformes à faire, des paramètres à ajuster pour que la France travaille plus : pour réduire le chômage et parfois son usage un peu trop facile, réduire l’assistanat, réduire la dépense publique… Mais il me semble que vu la situation dans laquelle nous sommes, il est urgent d’abord de rendre l’État exemplaire avant qu’il ne demande aux travailleurs d’en faire encore plus.
Car de quoi parle-t-on finalement ? D’un déficit prévisionnel de 15 milliards d’euros du régime des retraites par an à compter de 2030. Dit comme ça c’est effrayant. Mais si je vous dis qu’en continuant à ce rythme, le budget de l’État c’est 150 milliards d’euros de déficit par an à la même échéance… cela rappelle où sont les priorités.
Alors il y a cette intention, que nous partageons, qui vise à redonner du pouvoir d’achat aux retraités. Cette réforme le permettrait notamment pour les petites retraites. C’est bien. J’y suis favorable. Là où, encore une fois, cela devient acide, c’est quand on comprend que le pouvoir d’achat que cette réforme va rendre correspond, bon an mal an, à ce qui a été pris par l’augmentation de la CSG au précédent quinquennat. Serions-nous tous devenus amnésiques ?
Alors oui, je n’ai aucune difficulté à voter des réformes difficiles, même impopulaires. A conditions qu’elles soient justes. Celle-ci, à ce stade, ne l’est pas. Elle crée une diversion en demandant aux travailleurs de faire un effort que l’État n’est pas prêt à faire pour lui-même. Dans ces conditions, j’y serai opposé.
Amnésique, je ne le suis pas non plus sur la question de l’énergie. J’ai déjà longuement parlé de Fessenheim. C’est un dossier sur lequel j’ai évidemment déjà beaucoup travaillé. Aujourd’hui je souhaite que cette blessure de notre territoire serve.
C’est en ce sens que j’ai demandé et obtenu une Commission d’enquête parlementaire sur les raisons de la perte de souveraineté énergétique de la France. Une commission d’enquête parlementaire est dotée des prérogatives les plus larges du pouvoir de contrôle de l’Assemblée nationale. Celui de convocation, mais aussi de contrôle sur place et sur pièce. Les personnes auditionnées doivent d’ailleurs jurer, sur la constitution, de la vérité, toute la vérité et rien que la vérité avant de prendre la parole. Comme président, j’ai déjà mis en évidence, dès le départ, des contradictions et rappelé la loi aux auditionnés. Cela permet à notre commission de faire un travail sérieux.
Et ce travail est au cœur des préoccupations des Français et de la capacité de notre nation à se projeter dans les décennies à venir.
Nous rendrons nos travaux au début du mois d’avril. Ils sont attendus et seront nécessaires. Car nous devons tout reprendre en main. Le retour des enjeux d’indépendance est criant. Ceux-ci se conjuguent à la nécessité de décarbonner en ne pensant pas seulement des idées populistes mais en imaginant bien des solutions complètes et industrialisables.
Je n’accepterai pas que des choix soient proposés aux français sans que tout ne leur soit dit avant.
L’exemple de l’interdiction de la voiture thermique, de ce point de vue, est édifiant.
Voilà que leur vente sera interdite dans quelques années dans toute l’Union européenne. Mais personne ne nous dit publiquement que le choix du véhicule électrique ne permettra pas d’assurer le même niveau de mobilité individuelle et collective qu’aujourd’hui. Personne ne nous dit que l’extraction des terres rares crée plus de problèmes environnementaux qu’il n’en solutionne.
Alors quelle solution me direz-vous ? De la cohérence vous répondrais-je.
Que chacun reste à sa place et nous y arriverons.
Faisons confiance aux ingénieurs, aux chercheurs et aux industriels pour imaginer les techniques du futur. Restons, nous politiques, à notre place. L’objectif prioritaire, ferme et urgentissime c’est de décarbonner notre société et le monde. Cela doit se faire avec des technologies qui elles-mêmes seront respectueuses de la biodiversité et de notre environnement.
Quelles sont ces techniques ? Il ne me revient pas de le dire. Oui, je sais comment démarrer une voiture. Oui, je sais calculer une puissance ou une intensité électrique. Oui, à l’aide d’un tableau Excel je peux déterminer le coût d’utilisation d’un bien domestique. Mais je ne suis pas physicien. Je ne suis pas chimiste. Je ne suis pas ingénieur. Je ne saurai donc pas vous dire aujourd’hui quel est le panel des solutions techniques que l’homme peut inventer. Mais mon rôle, c’est de débattre des objectifs.
Voilà une société où tout marche bien. Une société où chacun s’intéresse à l’autre tout en restant à sa place.
C’est de cette façon que nous y parviendrons. Et nous devons y parvenir, car le défi est immense, c’est celui de notre planète. L’urgence absolue ne peut pas excuser le renoncement aux règles de la démocratie, au respect de la liberté et aux seules méthodes qui permettent les succès !
Voyez-bien, la façon dont nous importons aujourd’hui des produits bio produits à l’autre bout du monde, sans vérifier les règles applicables là-bas, et au détriment de notre agriculture bien plus respectueuse de son milieu ici.
Nous voulons tous sortir des néonicotinoides… Il y a ceux qui le font rapidement et intelligemment. Et il y a nous. Nous qui en interdisons l’usage sur la culture de la betterave sucrière, qui ne fleurit jamais, qui n’est donc jamais butinée, qui n’est donc jamais en contact direct avec les insectes pollinisateurs et particulièrement les abeilles. Cependant, en faisant suffoquer nos agriculteurs cultivateurs de betteraves, nous tuons toute une filière industrielle nationale déterminante pour notre souveraineté alimentaire. Qu’à cela ne tienne, nous importerons du sucre… produit ailleurs… en fermant les yeux sur le fait que, là-bas, c’est avec ces fameux néonicotinoides.
Importer des denrées alimentaires, c’est tellement à la mode. Et cela nous rend si peu vulnérables à une époque où le repli nationaliste est redevenu la règle des échanges.
Toutes nos filières stratégiques doivent être reprises en main. Et cela rapidement. L’agriculture, l’énergie, l’eau, l’industrie et j’ajouterai le numérique. On le voit, les menaces numériques sont permanentes sur tous nos systèmes.
Parce que le temps de la naïveté pacifiste mondiale est terminé. J’ai malheureusement le sentiment que Vlamidir Poutine, aussi fou qu’il soit, n’est pas le seul dirigeant de notre monde à être devenu complètement débridé. A ne plus avoir de limite. Le conflit en Ukraine nous ramène 100 ans en arrière.
Il est dramatique. Il est stupide.
Il est un cauchemar pour les populations, comme il est une douleur énorme pour les familles qui voient leurs fils partir pour une guerre qui n’est pas la leur.
Ce conflit, pour une région, pour une frontière, qui mieux que nous, alsaciens, pouvons le comprendre ?
Cette guerre c’est la même que celle qui a déchiré la France et l’Allemagne, entrainant le monde entier entre 1914 et 1918… Les chars, les roquettes, l’aviation en plus. Donc les morts. En quantité industrielle.
Dans ce monde moins sûr, je veux rendre un hommage appuyé à nos soldats. A nos armées. Qui voient leurs métiers changer et la densité de leur entrainement s’accentuer encore davantage.
Je veux en profiter, Colonel de Sorbier, pour mettre en évidence et remercier plus particulièrement vos troupes. Ces troupes de Marine du Régiment de Marche du Tchad. Leur jeune âge ne réduit en rien leur courage admirable et leur engagement. Qu’ils en soient sincèrement remerciés. Notre devoir en retour est à minima de bien vous accueillir en Alsace, de vous offrir de bonnes conditions d’exercice et d’hébergement à Meyenheim et de vous soutenir, que vous soyez proches ou loin de nos frontières !
Je suis très fier de participer à votre réserve citoyenne et j’en profite pour encourager toutes celles et ceux qui souhaitent activement soutenir nos forces armées, à s’y engager.
Dans ce monde qui bouleverse nos repères par son instabilité, je crois plus que jamais en la nécessité de l’Europe. Attention, pas une Europe naïve. Pas cette Europe qui incante un couple franco-allemand qui n’a jamais réellement exercé. Pas une Europe ultra-libérale qui a défait EDF et les repères de la société française.
Je crois en l’Europe de nos pères fondateurs. Celle d’une civilisation commune. Capable de mettre ses intérêts en commun. De les discuter et d’en débattre démocratiquement, même s’il faut du temps.
Parce que je suis convaincu de la nécessité de l’Europe, je n’en aurai pas une vision naïve mais exigeante et critique. Comme en France, tout est à reconstruire en Europe, à l’aube d’un monde qui a vu tous ses repères bouleversés.
Car là se trouve une bonne partie des causes des difficultés qui nous saisissent.
Notre monde a fonctionné. Bien. Trop vite.
Depuis l’invention de la roue qui a facilité le travail et les échanges,
Jusqu’à l’invention de l’imprimerie,
Toutes les évolutions techniques sont allées dans le même sens : celui de faciliter les échanges. De les élargir. Notre interdépendance a progressivement amené la paix.
Mais un changement majeur a accéléré tout cela encore davantage. Le numérique. Permettant des échanges plus rapides que jamais. Perdant toute une partie de notre population par la vitesse à laquelle les évolutions s’imposent en tous domaines.
Pour le meilleur : la santé, la recherche, l’accès aux savoirs
Mais aussi pour le pire : la désinformation, l’isolement, la toute puissance
Comme toutes les évolutions majeures, l’informatique et surtout internet, nécessitent de tout repenser. Mais l’outil se développe bien plus vite que la société ne s’adapte.
En 2017, c’est la première fois qu’un homme a réussi à casser les partis politiques en se faisant élire président de la République sans aucune structure, juste à l’aide de quelques formulaires sur internet pour dénicher des candidats aux élections législatives.
En 2019, c’est la première fois que la contestation sociale dépassait les organisations syndicales et associatives. S’installant sur le bord des routes et des ronds-points.
Cela se poursuit. Massivement. Et conduit finalement à une radicalisation des corps constitués pour essayer de rattraper les contestations anarchiques et individualistes qui se retrouvent sur les réseaux sociaux.
Dans tout cela, je ne crois qu’à une chose. La force des échanges physiques. De la rencontre. L’effort à faire pour comprendre l’autre.
J’y crois dans tous les domaines : économiques, sociaux, culturels.
J’y crois aussi en politique.
Je pense que les citoyens ont besoin de repères. Il n’existe pas d’offre politique qui puisse satisfaire 100% des attentes de chacun. On ne peut pas démissionner dès qu’on n’est plus d’accord sur tout.
C’est ce sens que j’entends donner à mon engagement dans les mois qui viennent. Je crois, même s’ils sont souvent détestés par nos concitoyens, en la nécessité des partis politiques pour structurer nos débats et donner des repères. Nous devons rebâtir un système de valeur et de repères qui seront les seuls à nous permettre de nous retrouver à nouveau.
Je crois profondément en une responsabilité générationnelle. Les combats que nous avons à mener nous dépassent, et de loin. Mais nous y avons chacun une responsabilité particulière. Celle d’être clairvoyants, exigeants et ambitieux. Celle d’abord de ramener de la raison, de la stabilité et du calme. C’est tout le sens de mon engagement en tant qu’élu. En tant que député. En tant que votre député.
C’est cet engagement qui me rend fier de ce travail quotidien, souvent décrié, mais si nécessaire à la vie en société. Fier de d’essayer de donner du sens. Fier de vous représenter. Fier de vous servir.
Avant de conclure, j’aimerai encore une fois vous dire la chance qui est la mienne de pouvoir porter tous ces dossiers et tous ces engagements en équipe. Des équipes de collaborateurs engagés dans les différentes structures que j’ai l’honneur de présider ou d’animer. Je veux citer Guy Egler et son équipe pédagogique à l’Ecole Artistique Thann-Cernay.
Je veux penser à Anne-Laure Walger et son équipe de militants au Conseil Départemental pour la Musique et la Culture en Haute-Alsace.
Je veux remercier tous les agents de la Collectivité Européenne d’Alsace avec lesquels j’échange au quotidien et en particulier penser à Stéphanie Tachon, à Olivier Mérot et à Jérémy Broglin.
Enfin, je veux dire un grand Merci aux élus locaux avec lesquels j’entretiens des échanges simples, honnêtes, francs et directs tout au long de l’année. C’est ainsi que nous avançons. Un merci tout particulier à Annick Lutenbacher, ma binôme à la Collectivité Européenne d’Alsace. Notre rythme de vieux couple nous permet une efficacité plutôt visible !
Évidemment un grand merci à Karine Pagliarulo, ma suppléante. Par sa présence sur le terrain et par sa maitrise du complexe dédale des dispositifs médicaux et sociaux, elle est une précieuse alliée pour aider celles et ceux, les plus fragiles d’entre nous, pour lesquelles nous nous engageons prioritairement dans l’action politique.
Enfin je veux redire que, si seul le nom du député figure sur les bulletins de vote, les invitations et au bas des courriers, c’est en réalité toute une équipe qui permet un travail de fond et sérieux. Je mesure chaque jour la chance que j’ai de pouvoir compter sur une équipe expérimentée, sincère et engagée. Alors très sincèrement, Merci à Audrey et Mélanie ici en circonscription. Merci à Juliette, et Donatien à Paris. Merci à Ludivine au Groupe LR de l’Assemblée. Vous savez la confiance que j’ai en vous.
Cette confiance que j’ai en vous, je la partage aussi pour notre territoire et pour notre humanité.
Depuis le début du mois, en cette période si particulière où l’exercice des vœux nous oblige à formuler notre espérance, une idée m’anime. Je suis un optimiste. Je crois en l’Homme.
Je crois en sa capacité à mobiliser son intelligence. J’ai confiance dans nos chercheurs, nos inventeurs, nos industriels pour mettre en œuvre des solutions pour les défis les plus fous que l’humanité n’a jamais eu à relever.
Et je ne supporte plus celles et ceux qui font de la peur leur commerce électoral.
L’écologie n’est pas un commerce de la crainte. Elle ne peut pas être variable et doit rester cohérente. Interdire les barbecues, les voitures, les déplacements ne mènera à rien. Stigmatiser les modes de vie ne fera que braquer. Vouloir la liberté de circuler au-delà des continents mais pas entre nos villages n’a aucun sens. Protéger la nature en considérant que l’humanité n’est pas sacrée au milieu de la nature est parfaitement incohérent mais surtout désespérant.
Sans rêve nous n’arriverons à rien. Sans rêve, nous ne mobiliserons personne.
Mon rêve est naïf et le restera. Celui d’un enfant qui espère de la liberté, de la curiosité et des découvertes. Celui de marcher, courir, avancer, vite, voler, loin, jusque sur la lune ou mars ! Pourquoi un homme comme Elon Musk passionne-t-il tant si ce n’est que, contrairement aux autres, il ose réaliser ses rêves ? même s’ils sont fous ?
L’exploit de permettre à des générations entières de découvrir les merveilles du monde est une réussite exceptionnelle. Demain, il sera possible de le faire tout en préservant et en restaurant notre planète. J’en ai la conviction profonde. Mais pour y parvenir, il faut que nous nous autorisions à être audacieux.
Cette conviction est profonde, et parce que c’est qui nous sommes qui détermine ce que nous faisons, je veux partager, en conclusion, un simple souvenir. Ce sera là mon propos de conclusion et j’ai le plaisir de vous inviter ensuite, à partager à l’étage du dessous un moment de convivialité pour bien commencer cette année.
C’était en novembre au début des années 2000. Des militants associatifs passionnés que je ne remercierai jamais assez pour tout ce qu’ils m’ont apporté, Luc, André et Bernadette, m’ont permis pour la première fois d’aller à Paris. En Bus – il n’y avait pas de TGV à l’époque, ça coutait moins cher, et en plus c’est Claude Burgunder qui conduisait – départ dimanche 4h du matin de Wattwiller sur le parking de la salle Krafft. Nous allions voir pour la première fois un concert des Petits Chanteurs d’Asnières, des amis qui faisaient la même chose que nous avec les Tempo Kids.
Sur scène c’étaient des jeunes de banlieue et de couronne parisienne qui partageaient les mêmes envies, les mêmes passions que nous à Wattwiller.
Ce souvenir c’est un titre joué cette après-midi-là.
Une interpellation qui aujourd’hui m’obsède.
Simple.
Exigeante.
Ambitieuse.
Elle disait tout simplement, laissez les enfants rêver !
Bonne année à tous !
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