La France a désormais endossé la présidence du Conseil de l’Union européenne du 1er janvier au 30 juin 2022. Succédant à la présidence slovène, Emmanuel Macron a détaillé les ambitions de sa politique européenne dans l’hémicycle du Parlement européen ce mercredi 19 janvier.
La présidence de l’Union européenne offre la précieuse possibilité de fixer l’agenda de l’Union pendant une période très courte, tous les 13 ans. C’est donc une fenêtre de tir extrêmement importante : la France a 6 mois pour faire valoir les priorités qui lui paraissent utiles dans le débat européen.
« Nous en avons la force et les moyens » a martelé notre Président de la République, devant les parlementaires européens.
Or, la réalité est tout autre. Avec l’élection présidentielle qui approche, Emmanuel Macron n’aura pas les moyens de ses ambitions européennes : ses grandes annonces se heurteront à la réalité du calendrier, pour ne devenir que d’ambitieuses promesses sans lendemain.
La campagne présidentielle occupera largement le président et ses ministres durant les mois de février et de mars. A partir du mois d’avril, nous n’aurons plus de président de la République en exercice, puisque nous serons en plein changement du cours de nos institutions, Assemblée Nationale comprise.
Ainsi, tous les ministres qui commenceront la présidence de l’Union européenne devront changer au milieu de cet exercice. Les nouveaux élus devront prendre le temps de s’installer et de faire connaissance avec les ministres des 26 autres pays européens avant d’entamer réellement leur mission : quelle occasion manquée !
Le calendrier est certes mal tombé, mais Emmanuel Macron aurait pu le corriger, puisque la Commission européenne propose systématiquement un décalage de présidence en cas d’élection majeure dans l’un des pays de l’Union.
Notre président-candidat a très clairement l’intention d’utiliser cette fenêtre de tir pour son ambition personnelle et sa réélection, oubliant les vrais enjeux européens qui sont derrière. Une occasion manquée pour les français qui ont plus que jamais besoin de peser dans l’Europe qui se dessine et de réorienter sa politique aujourd’hui dans l’impasse.
Suivez-moi sur les réseaux sociaux