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Renforcement du soutien à l’Ukraine

Publié le 14/03/2025

Edito

Mercredi soir, l’Assemblée nationale a adopté une résolution appelant au renforcement du soutien à l’Ukraine. Alors que l’instabilité du monde s’aggrave et que la France se positionne dans cette nouvelle configuration, il était essentiel que la nation s’exprime sur ce sujet par l’intermédiaire des députés. J’ai voté cette résolution.

De l’invasion de territoires ukrainiens par les troupes de Vladimir Poutine à l’effondrement de la crédibilité des États-Unis d’Amérique sous Donald Trump, nous assistons à une accélération de l’Histoire. Je veux croire que nous n’y assistons pas de façon impuissante.

Face à la désindustrialisation et à la tentation de maximiser les bénéfices des « dividendes de la paix » après la Guerre froide, la France a réussi à préserver son exception, imaginée par le général de Gaulle : l’autonomie stratégique. Cette volonté de pouvoir, à tout moment, affirmer un choix souverain, seul. Souvent décriée, parfois moquée, mais toujours préservée, cette singularité française nous est aujourd’hui précieuse.

Dans une époque où nous devons avant tout réussir à décupler notre statut de puissance en accélérant la constitution d’un nouveau système d’alliances avec nos pays européens et voisins, nous devons également savoir conserver une posture d’humilité.

Les décisions à venir ne seront pas simples pour notre pays et pour l’Europe. Mais face à ce défi, je vois que nous avons de nombreux atouts.

Nous savons ce que nous défendons. Nos valeurs, bien que parfois oubliées dans des débats superficiels, sont profondes et partagées. Nous défendons, dans tous les pays d’Europe, une même vision de l’humanité :

• La dignité de la vie : tous les États d’Europe ont aboli la peine de mort.

• La liberté des individus : d’aller et venir, d’opinion, d’entreprendre, de s’associer.

• La démocratie, la séparation des pouvoirs et l’égale participation à la décision commune.

Rappelons-nous, en priorité, que nous sommes le seul espace géographique et politique dans le monde à partager si fortement ces valeurs fondamentales, même si nous ne parlons pas la même langue.

Nous sommes capables de garantir notre sécurité. La France dispose d’une base industrielle et technologique de défense parmi les plus intégrées et sophistiquées du monde. Si la nécessité d’augmenter la cadence de nos productions d’armes est aujourd’hui une priorité, nous avons démontré que notre savoir-faire est reconnu dans le monde entier :

• Notre armée professionnelle est l’une des plus opérationnelles au monde : elle l’a prouvé lors de ses nombreuses opérations extérieures et est reconnue comme telle à l’échelle mondiale.

• Notre avion de combat, le Rafale, est devenu le plus demandé au monde ces dernières semaines parce qu’il est efficace, rapide et compétitif. Il est 100 % souverain, et Dassault Aviation a démontré que nous saurons être au rendez-vous des livraisons.

• Notre industrie prouve sa capacité à monter en cadence. S’il reste des efforts à fournir, nous produisons par exemple de nombreux canons Caesar, l’arme qui permet aujourd’hui aux Ukrainiens de tenir leur front.

• Nous prouvons chaque jour la crédibilité de notre dissuasion nucléaire. Elle est française et ne saurait être partagée, mais nos intérêts vitaux sont nécessairement situés au niveau européen.

Nous savons prendre rapidement des décisions collectives. Oui, le respect des souverainetés nationales complexifie les décisions collectives en Europe. Mais l’Union européenne a démontré ces dernières années, face aux crises, sa capacité à agir rapidement et efficacement. Ainsi, l’annonce de l’engagement de nouveaux moyens budgétaires et financiers pour financer l’effort de défense en Europe a été rapide.

Nous sommes de plus sortis de la naïveté en décidant de financer des productions européennes plutôt que des importations. Ces changements, à la fois rapides et profonds, témoignent d’une véritable prise de conscience et de l’efficacité de notre système.

Je ne suis ni béat ni naïf. Les défis sont nombreux, et nous devrons tous fournir des efforts. Je ne serai jamais du côté des va-t-en-guerre. La meilleure solution sera toujours celle qui évite le conflit armé et préserve les vies.

Mais nous devons nous préparer à défendre nos valeurs communes, celles que nous avons reçues en héritage et sans lesquelles nous n’imaginons ni la France ni l’Europe. Cette défense commence par un renforcement du soutien à l’Ukraine, tel que je l’ai voté mercredi soir.

Raphaël Schellenberger

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